Paroles : Allain Leprest et Jacques
Bertin ;
(en romain : Leprest ; en italiques : les ajouts de Bertin…)
Aux funérailles au funambule chacun viendra poser l'enclume /
la plule
le pape apportera sa bulle
et malgré la grève du rail
si près du cyprès et de l'onde chacun viendra asseoir son monde
et boire à cet enfant trop beau
tombé de haut
chacun viendra lever son verre
à nos amitiés libertaires
aux étoiles qui vont se taire
dans la main du grand diamantaire
à toutes ces notes futiles
à nos ardoises sur nos tuiles
à nos comment et nos faut-il
écrire la chanson de plus ?
qui crie au fond de l'autobus et aux verres trop vite bus
aux amitiés trop vite lues
aux rythmes trop vite perdus
à la prochaine mon amour
à toi seule dont les doigts courent
sur mon ardoise chaque jour
à la proche haine à toujours
je cache en mes doigts consumés
un âcre parfum de fumée
dans les ruines du verbe aimer une ultime rime à " toujours "
à nos amours à la prochaine
la proche haine mon amour
la proche haine où sont semées nos plumes nos belles années
à tous les mots durs à manier
au malheur qu'on n'a pas volé !
la beauté qui nous a brûlés
et à nos amours mon amour
or, voyez : c'est son meilleur tour
quand il tombe au milieu de vous
le funambule il est pas fou
il a très bien choisi son jour
est-il mort ? non : il dort il tremble
dans son sommeil il parle il semble
il dit : si nous restions ensemble
ici,
amis,
j'y
voudrais mourir pour toujours !