L'aube sur le Jardin des Plantes (Jean-Max Brua)

 


Ce jour est chaud comme le vent sur sa joue gauche l'ombre glisse
Et tu cherches des mots pour elle qui sont comme des couleuvres lisses
Défile dans la mémoire l'aube sur le Jardin des Plantes
Et le choc des poubelles au bout de la rue les hommes ont froid
Les singes nus crient des choses de jungle au vieux singe à cul bleu assis dans l'arbre de ciment
Elle se penche comme le jour où elle t'est revenue de Londres
Ma douce au creux des yeux mon algue lente mon retour
Elle se penche sur l'amour les seins dans l'ombre les cheveux
Le premier train démarre au bout de la rue le jour est gris
Et tu joues ton amour fragile et tu as peur tu peux la perdre et tu écoutes grincer le jour
Et tu veux qu'elle t'appelle et qu'elle se penche comme ça toujours
Mon ventre chaud ma belle mon refuge mon amour
Il fait un jour d'automne et tu voudrais vivre sans haine
Eclatent les radios connes et leurs vomissures rengaines
Elle se lève elle a froid ça sent la rue le jour est gris
Tu n'oublies pas
Tu n'oublies pas.