Le Télégramme
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Au carrefour de la Bretagne, du Maine et de la Normandie, Louvigné-du-Désert est terre d'ermites. Une frontière inhabitée déboisée pour faire de ces déserts des lieux de vie. Un désert qui n'a pas laissé insensible le poète et chansonnier Jacques Bertin. Plus que les paysages partagés entre terre et roche, ce qui a séduit le poète, c'est le nom même de la ville. "Je trouve ce nom remarquable. C'est un nom évocateur, romanesque", explique-t-il. Sur la route du Mont "J'habitais à Rennes. J'allais au Mont-Saint-Michel et je
voyais sur le trajet, une pancarte Louvigné-du-Désert",
se souvient l'artiste. "Le nom était joli." Suffisamment
pour qu'en 1970, il mette en mots et en musique cette petite ville de
Bretagne. Un titre qu'il n'a jamais rechanté sur scène mais qu'il
envisage de reprendre avec des musiciens. Publiée sur l'album "Fête
étrange", cette chanson confirme le talent d'écriture
d'un Jacques Bertin qui, à ses débuts, chantait "On
se croit un peu poète". Poète Bertin, c'est indéniable
tant il fait chanter les mots. Il chante, en toute simplicité,
libre de toute contrainte, loin, bien loin d'un système dans lequel
il refuse de s'enfermer. Un artiste entier dans la lignée d'un
Ferré, admirateur de René-Guy Cadou ou de Luc Bérimont,
reconnu par Felix Leclerc et honoré d'un Grand Prix de l'Académie
Charles-Cros, tel est Jacques Bertin. Indispensable mais si rare. Stéphane Guihéneuf
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