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Septembre
2016
Prologue à Dans la
vitre de l'aube, recueil de Lucien Massion
C’est
beau, ce qu’il fait, Lucien...
On
s’était croisés à Nantes, en 1977. Mais on s’est vraiment connus
« à la Sainte-Baume », quelques années plus tard.
Fondées par
Pierre-Georges Farrugia, ces Rencontres de La Sainte-Baume furent
pendant une dizaine d’années un extraordinaire consistoire, congrès,
colloque, pot de confiture de l’amitié. Dans cet ancien monastère
dominicain du Var, chaque été, 120 enthousiastes passaient dix jours à
écouter, apprendre, travailler la chanson. La Chanson. Nous en fûmes
tous deux ; lui, comme stagiaire ; moi, comme
animateur.
C’était
un Nantais. Fervent, discret, intègre. Il fut chanteur - avec Philippe
Bizais, un Nantais comme lui, qui mettait ses textes en musique et
l’accompagnait au piano. Il publia un disque (L’ombilic, 1987),
enregistré dans un des meilleurs studios de la capitale et orchestré
par Michel Devy, briscard talentueux de la profession. Il eut pour
parrains quelques-uns des grands de la Chanson Française.
Puis et mais, on regretta qu’il arrêtât...
Aujourd’hui,
il se décide à publier. Pas trop tôt ! C’est beau, ce qu’il
fait,
Lucien. Il est loin des modes de la poésie française
« contemporaine » (l’officielle, que
personne ne lit) ;
tant mieux. Lui, c’est le vers qui chante, l’urgence des sentiments à
dire, le désir de fraternité.
Voyez comme ces textes sont
utilitaires : dédiés à celui-ci, à celui-là, des proches, des
amis, des silhouettes dans le grand beau paysage de l’amitié... Juste
de la poésie utile. De celle qu’on aime.
Jacques
Bertin
Ce livre est disponible à la Librairie Mollat
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