n° 178
décembre 2013

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C’est...

 


Comique... A propos du cinquantenaire de France-Inter, comique d’entendre parler de “ la radio de la chanson française ”, alors que c’est justement dans ce secteur-là qu’elle n’a pas fait son travail.

Sachez-le, ami lecteur - vous le savez - des milliers de chefs-d’œuvre de toutes les époques ne sont jamais, n’ont jamais été, diffusés par cette radio “ publique ”. Sa programmation n’est pas représentative du réel ! Et des centaines de chanteurs font carrière dans notre pays sans jamais être diffusés par elle.

...Tiens, dans ces festivités, je n’ai pas entendu citer Luc Bérimont, qui produisit longtemps une grande émission populaire sur la chanson. On disait alors “ chanson de qualité ”. Le mot fait vieillot, c’est vrai... Nous sommes un pays curieux, où le mot qualité fait ringard...

Moi, je ne dis jamais “ chanson française ” ; je dis : chanson. Dire chanson française, c’est se poser d’emblée comme colonisé.


Obscène. Je reçois d’un organisme charitable un paquet contenant, avec la lettre de demande de don, un crayon-bille, un calepin... Le tout à mon nom. Je n’ai pourtant rien demandé... Je trouve ce procédé obscène. L’envoi est posé sur un meuble, depuis des jours et je n’ai pas l’intention d’y toucher. Obscène, j’ai dit.


Simplement con. Une scène de la vie quotidienne. Je rentre dans le tabac où je vais chaque matin acheter mon journal. Une adolescente inconnue me tend un billet de 20 euros et, sans préambule, me lance : - Vous pouvez m’acheter mes cigarettes ?

La buraliste : - On n’a pas droit de lui vendre, elle est trop jeune !

Moi, totalement pris au dépourvu, je refuse d’un grommellement : - Non, je ne fume pas... La gosse sort, avec un air furieux. Et moi, pas trop fier de mon absence d’esprit, je pense à la réponse que j’aurais dû faire : “ Je ne suis pas ton père, pour t’autoriser à enfreindre les lois ! ” Aurait-elle compris ? Crois pas. Tiens, ça ferait un excellent sujet de philo, au bac...


Nul. Je n’entends parler dans les médias que de l’atonie, la régression française... La France, vous savez bien, est un ramassis de ringards sur lequel se fatigue une élite impuissante. A ce malaise français, une seule cause n’est pas évoquée : la nullité des classes supérieures. Pays de plus en plus pessimiste ? Une seule solution : les classes supérieures sont nulles ; les changer...


Bizarre. On a abondamment parlé ces jours-ci des mauvais résultats scolaires de notre jeunesse. A qui la faute ? Une chose est certaine : personne ne songe à mettre en cause le système audiovisuel. Je l’ai déjà dit ici souvent : la lutte contre l’abrutissement par le médiatisme et le chaubise n’a jamais commencé. Cette lutte serait à l’honneur du milieu culturel... Bon, vous vous réveillez, les mecs ?


Abject. J’ai déjà parlé ici de Gérald Dahan. Cet “ humoriste ” “ piège ” des hommes politiques en les trompant sur son identité. Il continue à sévir. Pauvre type.


Ridicule. La voix. Parler dans le micro ? Utiliser une sono dans le cadre de notre manifestation annuelle ? Diffuser de la musique d’ambiance ? La quasi-totalité des gens que je connais et qui participent à des manifestations publiques n’ont aucun sens de ces techniques ni aucune pensée à ce sujet. Ni aucun souci du résultat, non plus, l’effet produit dans la tête des gens. Voici l’adjoint au maire qui, mastiquant le micro, salue l’équipe de foot : “ PÔchOU ! Hafaût ouhau hénié atfhffh ! ” (Bonjour, bravo pour votre dernier match !) A peine a-t-il commencé à “ parler ” que j’ai envie de fuir en courant. Puis on nous balance une “ musique ” “ d’ambiance ”, un bruit abominable (habituellement, un camion de vaisselle qui s’écrase lentement dans le lit rocailleux d’une rivière asséchée...). Les gens ont pourtant l’air contents...

N’est-ce point un sujet culturel ?


Ridicule (suite). Parlons-en des gens ! Combien on pourrait faire économiser à la sécu (laryngites, extinctions de voix etc.) en donnant aux jeunes, à l’adolescence, quelques minutes de quelques notions de base : respiration, pose de voix, voix de tête et voix de poitrine...


Féministe. Le beauf’. Ce mot, qui date des années 80, m’a toujours choqué. Pourquoi ? Un beauf’, c’est un gros con, n’est-ce pas. Or, le beauf’ arrive forcément par les femmes : mon beauf’, c’est forcément le mari de ma sœur ou le frère de ma compagne... Quel beau thème pour les féministes ! Pourquoi n’en parlent-elles pas ?

Dans le même registre : la première expression artistique antibeauf’ - l’apparition du ringard - fut le film Dupont Lajoie (1975), permettant de dater le désamour des élites culturelles à l’égard du peuple français.

On voit ici que Dupont est un synonyme de Ducon (“ Ducon-la-joie ”, expression populaire) Le patronyme français de base, Dupont, était donc rendu synonyme de la ringardise. Ohé les sémiologues !


Obscène. Noël. Musique dans les rues. Très désagréable quand c’est du rock (bruits de vaisselle cassée, hurlements de filles aux doigts coincés dans la portière...). Obscène lorsqu’il s’agit de Gloria in excelsis deo. Si j’étais croyant, je serais furieux.


Etrange. Bob Dylan est décoré de la Légion d’honneur... J’ai beau me frapper, me gifler, me gratter, je ne vois pas le rapport... 

 

Jacques Bertin