n° 187
novembre 2014

Index des articles

 

 

Mieux vaut en rire...


Dans un grand journal national, un cahier spécial sur l’immigration... Et ce titre, à propos de l’Europe : “ il lui faut d’urgence une stratégie pour l’immigration ”.

Cette phrase, imprimée là, est terrible ! Car ce journal, en posant cette question, a une génération de retard. Ca fait 25 ans que je dis (en privé... je ne suis pas fou !) que l’immigration pose une série de problèmes de toutes sortes, économiques, sociaux, sociétaux, dont il faudrait (il aurait fallu) parler ouvertement, afin de les résoudre. Mais ça fait 25 ans que ce débat a été interdit par les grands médias nationaux, dont celui-ci. Toute personne qui prétendait qu’il fallait oser débattre était immédiatement suspectée de xénophobie. Non, non, il n’y avait pas de problème(s), ; seulement un peuple français méchant qu’il fallait contenir. Maintenant, la situation est dramatique ; et nous avons une génération de retard. Mais on n’a jamais vu un grand quotidien parisien faire son mea culpa, n’est-ce pas ! De colère, j’ai balancé le journal au fond de la pièce. A cause d’une phrase. Mieux aurait valu en rire.


Avec le politiquement correct, la “ lutte antifasciste ” devient un sport difficile. A Angers, en septembre, un spectacle dénonçant le racisme a été interdit par la mairie parce que des antiracistes le trouvaient raciste ! D’où l’accusation de censure lancée par d’autres antiracistes... 

De même, le démographe Hervé Le Bras devait venir à Guérande pour une conférence à propos de son livre sur la région Pays-de-Loire ; mais les partisans de la “ Bretagne historique ” (appellation très discutable, par ailleurs...) se sont  mobilisés. On a craint des troubles à l’ordre public. La conférence a été annulée. Hervé Le Bras a donc été victime d’une censure. Mais - s’en souvient-on ? - il y a quelques années, le même Le Bras avait, comme directeur de l’Ined (Institut national d’études démographiques), interdit à une des chercheuses de cette maison, madame Tribalat, de poser dans ses sondages des questions sur les origines ethniques, ces questions étant supposées racistes par principe. C’était là une censure politiquement correcte - antiscientifique surtout ! Eh bien, tout évolue : j’ai lu récemment que des militants antiracistes dénonçaient l’absence de statistiques ethniques en France comme une preuve de notre refus national de considérer les problèmes des immigrés !

Vous avez du mal à suivre ? Ah, le politiquement correct est devenu un labyrinthe....  Mieux vaut en rire !

A propos : il faut dire political correctness, c’est plus médiaticorrectness. Faut savoir ce qu’on veut quand on veut paraître dans la bourgentsia. Vous suivez ?


On prépare une loi visant à exonérer de taxes les épreuves internationales de sport (coupe du monde de football, jeux olympiques...) C’est scandaleux. Mais c’est normal, nous dit-on, si l’on veut être un grand pays ! (Là, pas un antinationaliste ne bouge...). C’est donc pour ça, petits Français, que vous aller payer des impôts et qu’on baisse les subventions aux associations, en ce moment...

Je me demande si je ne vais pas plutôt pleurer.


J’appelle les services centraux de la Banque postale ; on me prie d’attendre ; et on m’inflige une chanson en anglais... Envoyons des droits d’auteur à l’étranger, ça va aider notre économie ! Et, dites donc, n’ai-je pas un droit garanti par la Constitution de me faire parler en français par les services publics ? Sais pas... Tiens, je vais appeler le Défenseur des droits ! (Mais peut-être met-il de la musique anglaise sur son répondeur, va savoir...)

Et justement, le voilà !

Le voilà  dans un entretien au journal Le Monde. Monsieur Toubon et le droit de vote des étrangers : “ Vous avez dit que vous étiez favorable au vote des étrangers aux élections locales ; cela fait partie de votre mission ? ” Réponse : – Bien sûr. ”

Monsieur Toubon avait, lorsqu’il était Ministre de la culture, fait voter une loi sur la langue française que j’avais approuvée tandis que le tout-Paris, ricanait. Le voilà Défenseur des droits. Très bien. Mais là, j’estime qu’il sort de sa fonction. Qu’il soit partisan, à titre personnel, du droit de vote des étrangers, c’est respectable. Qu’il annonce comme son rôle officiel de militer pour cela est inadmissible. Moi, je suis démocrate et non-xénophobe - et je suis opposé au droit de vote des étrangers. En ai-je le “ droit ”, monsieur Toubon ?

Rire ? Pleurer ?


J’ai lu dans les journaux que l’actuelle Ministre de la culture, madame Fleur Pellerin, “ ne lit pas ”... En particulier, elle n’aurait jamais lu Modiano, nouveau Prix Nobel ! “ J’avoue sans aucun problème que je n’ai pas du tout le temps de lire depuis deux ans. Je lis beaucoup de notes, beaucoup de textes de loi, les nouvelles, les dépêches AFP, mais je lis très peu. ” La bourgentsia ricane méchamment. Une Ministre de la culture, voyons !

On avait fait le coup à Catherine Trautmann, lorsqu’elle occupait le même fauteuil. Les bruits de couloir germanopratins lui reprochaient de n’aller point au théâtre... J’avais trouvé cette accusation stupide – en plus d’être sournoise. Moi, ce que je demande à un ministre, c’est de travailler, pas de sortir le soir pour aller caresser le cheptel ! Et je comprends très bien que madame Pellerin n’ait pas le temps de lire. Par ailleurs, voulez-vous savoir ? Je suis dans la catégorie des “ forts lecteurs ” et pourtant je n’ai jamais lu Modiano. Je pourrais en avoir des regrets ; mais certainement pas de honte.

Pleurer, peut-être...


Et maintenant, allons au Québec. Pierre-Karl Péladeau, ce nom est inconnu des Français, est un homme d’affaire et député qui sera sans doute candidat à “ la chefferie ” du Parti québécois, très prochainement. Il a occupé des pages dans les journaux, en octobre, là-bas, au Québec : figurez-vous que ses adversaires ont voté à l’Assemblée une motion qui vise à interdire à un député de détenir une majorité d'actions dans une entreprise médiatique. Il y aurait conflit d’intérêts.

Ainsi, demanderait-on à Pierre-Karl Péladeau d’abandonner la gestion du conglomérat médiatique qu’il possède. En gros, ce monsieur est trop puissant pour avoir tous les droits des citoyens. Rions. J’ai toujours su que la grande révolution prolétarienne mondiale commencerait au Canada français ! 



Jacques Bertin