La chanson de Jacques Bertin

par Lucienne Schlernitzauer

1986

Editions de l'Araucaria

324 pages

Epuisé


Table des matières

- Préface de Jacques Bonnadier
- Avant-propos de l'auteur

I- Les thèmes

  1. L'amitié
  2. L'amour
  3. Portraits de femmes
  4. La nostalgie de l'enfance
  5. Le rêve et le réel
  6. L'engagement politique
  7. Le monde
  8. Le sens de la vie
  9. Chanson et poésie

II- Le langage

  1. Les mots
  2. Les phrases
  3. Le style
  4. La musique du langage
  5. Musique et paroles

- Conclusion

- Postface de Jacques Bertin

- Aide-mémoire thématique

  1. Table des chapitres
  2. Répertoire

- Annexes

  1. Biographie
  2. Discographie
  3. Bibliographie


 

Faire une "étude thématique" des chansons de Jacques Bertin, c'est une entreprise qui peut paraître étrange. Pourquoi aller tailler sans scrupule dans le vif d'une œuvre complexe, sous prétexte d'une vaine classification guidée par une logique aveugle à la poésie?

Il serait plus facile de dresser le plan du métro d'une grande ville. Mais allez baliser une forêt où tout jaillit, s'enchevêtre, respire, résonne dans un anti-système qui ne s'inspire pas de la ligne droite.

On ne peut que prendre le promeneur par la main, le guider le long des chemins sinueux, lui montrer du doigt un arbre ou une fleur et se taire pour qu'il entende les bruissements. Peut-être vaudrait-il mieux le laisser aller seul.

J'ai fini par me résoudre à tenter l'aventure pour le plaisir de faire partager les richesses de la promenade, et sans doute aussi parce que moi-même je recherchais depuis longtemps quelque chose dans cette forêt : la source cachée de cette beauté exceptionnelle.

On ne peut se satisfaire de la trouver dans le choix des thèmes, dont beaucoup sont communs à d'autres poètes ou chanteurs, même pas dans leur traitement par touches successives qui se complètent ou se heurtent dans un style au contraire très personnel, non plus dans l'éclairage ou les sons qui revêtent la pensée, bien que ceux-ci soient réglés avec une rigueur remarquable.

Tout cela est beau, mais l'ensemble est encore plus beau, et cette beauté réside dans l'harmonie naturelle d'une œuvre dont tous les éléments, même les plus divers ou contradictoires, plongent des racines profondes dans le même sol. Ils poussent d'un même élan vital, celui d'un être libre, que ne conditionnent aucun principe, aucune mode, aucun modèle, aucun impératif, qui écrit et qui chante l'amour, la mort, le monde comme s'il était seul à les découvrir. Pour l'écouter et le comprendre, il faut effacer toute interférence et partir avec lui, sur son chemin solitaire.

Lucienne Schlernitzauer