Quelques brèves …
par Jacques Bertin |
Quelques
brèves …
Témoignage
- Extrait d'un message d'André Coupet à Jacques Bertin (André Coupet, jeudi 10 mars 2011)
L'e muet
(André Gide à Paul Valéry, 17 juin 1891) cité dans Le Coin de table, La revue de la poésie, juillet 2009.
Gérard Morel Recueilli par
Jacques Perciot, in Le Petit Format, lettre d'information des adhérents
du Centre de la chanson - numéro 96, Juillet-août 2008
Jean Florin et le cimetière de la chanson… Bien sûr, ce n'est pas une histoire
de la chanson, mais l'auteur, Jean
Florin, est un acharné de la chanson, un de plus, qui ramasse
les "infos", les classe, les bichonne et… les publie, ici sous
la forme d'un livre un peu étrange. Ils ont chanté et puis après… (la chanson francophone de 1900 à toujours)
A propos… Les cimetières sont-ils tristes ? Pas toujours. Félix Leclerc est enterré à Saint-Pierre, dans l'Ile d'Orléans, près de Québec. Remarquons qu'une - déjà - tradition, née spontanément s'est imposée dans les jours qui suivirent sa mort - nous l'avons alors constaté. Et pas parce que les médias en ont parlé, non ! Et c'est cela qui lui donne sa valeur, son sens : elle a été créée par les visiteurs et n'a jamais été encouragée par quiconque, ni office du tourisme, ni médias ni association de "fans". Sur la tombe de Félix, les passants anonymes déposent des chaussures (des "souliers"…). Le 8 août 2008, jour du vingtième anniversaire de la mort de Félix, vers cinq heures de l'après-midi, nous en avons compté pas loin d'une centaine. Merci, les gens !
Un domaine négligé, un objet d'étude sinistré Il n'existe aucune filière " Chanson " à l'Université ; or, que je sache, il existe bien des cursus complets Cinéma, Théâtre… Les occasions de traiter des matériaux chanson se résument trop souvent à une sorte de sous-traitance par d'autres disciplines (lettres, linguistique, musicologie, sociologie, histoire…), alors que la chanson est, de loin, l'expression artistique la plus populaire et la plus prolifique - près de trois millions de titres recensés pour le seul domaine francophone au vingtième siècle ! - et qu'il s'agit d'un domaine culturel dans lequel les enjeux sociaux sont d'autant plus exacerbés. Nous sommes là face à un phénomène sociétal d'envergure qui revêt des dimensions économique, sociale et idéologique considérables, sur lesquelles nos connaissances sont plus que lacunaires. En France aucune structure (institut spécialisé, laboratoire de recherche…) n'a pour mission de regrouper et coordonner des travaux de recherche sur les chansons, qui serait ouverte aux praticiens de toute sorte, professionnels ou amateurs entendus au sens large. Il n'existe pas davantage de centre documentaire ni de banque de données consultables ni même une bibliographie critique, ce qui pourrait d'ailleurs constituer un excellent et très apprécié thème de recherche.
Extrait d'un éditorial de la revue de la Bibliothèque nationale de France (n°16 - 2004) : "La chanson est de ces phénomènes omniprésents mais souvent décriés ou, parfois, concédés, comme par excuse, parmi les faiblesses humaines aux côtés de la gourmandise ou des souvenirs d'enfance… Si les spécialistes sont rares qui se risquent à l'analyser, en revanche, tous ou presque s'autorisent à en parler et à en juger. Et puisqu'elle est ainsi associée à la subjectivité de chacun, elle est avant tout propos de nostalgie !"
Une citation "(…) Je suis d'abord poète.
C'est là que mon corps est le plus offert. Il y a toujours dans
l'artiste ce geste sacrificiel. Je n'ai pas la prétention d'être
un grand acteur. Je ne suis pas un écrivain non plus. Je suis un
chanteur. Qui n'a pas chanté ne sait pas ce que c'est que le chant.
On est alors, par je ne sais quelle force spirituelle, en accord avec
la totalité du monde pour un instant. C'est le lyrisme qui m'anime.
Je vois là la preuve vivante, charnelle, que nous pouvons être
au monde. C'est la réponse à la question d'Hamlet. Quand
on dit : "Je suis", c'est là que le chant commence." Certes Olivier Py joue sur les mots (Car un
poète c'est quelqu'un qui écrit de la poésie… Et
le lyrisme n'est pas seulement une attitude dans la vie…) On ne sait pas
s'il lui arrive de chanter pour de vrai, et ainsi, trouver le lyrisme,
mais il parle très bien de l'acte de chanter.
Tu
te lèveras tôt Des Québécois sourient en disant que cette chanson est l'hymne des râteaux ("Tu te lèves, râteau !") Mais c'est aussi, c'est surtout, écrite
par Félix en 1958, une des premières chansons de fierté
du pays : Et : Tu diras à ta mère / Que l'horizon est clair / Et elle sera fière / D'être de ce pays-là… Question ouverte : Etait-ce la première
?
De Maurice Druon sur la Complainte du partisan En juin 1990, Jacques Bertin faisant le journaliste rencontre Maurice Druon à l'aéroport de Londres, tous deux retour de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 (JB comme journaliste, Druon comme résistant). On bavarde quelques instants. On parle du Chant des Partisans, dont Druon est l'un des coauteurs ; puis d'Anna Marly, qui en a écrit la musique ; puis de La Complainte du Partisan, signée de la même et d'Emmanuel d'Astier. Druon : - J'ai écrit un des couplets… JB : - Ah bon ? Lequel ? Druon : - Le dernier : "Le vent souffle sur les tombes / La liberté reviendra / On nous oubliera / Nous rentrerons dans l'ombre." JB (in petto) : - C'est le plus beau… … Or il faut ici ajouter à ce scoop que quelques mois plus tard, Anna Marly laissa entendre que c'était là une galéjade. Et que Druon ne manquait jamais une occasion de se mettre en valeur…
Sur Canetti Délicieux… De Juliette Gréco
: "(Un jour), j'ai giflé Jacques Canetti, aller et retour.
Trop malhonnête. Tout héros a une face cachée. Eddie
Barclay, lui, était musicien, il avait une certaine grâce."
(Le Monde, 19 août 2005)
Cerisier rose et pommier blanc… J'aime beaucoup ces deux vers de chanson :
La question est de savoir combien il y a de cerisier(s), et de rosier(s)… Comme je ne connais pas de version écrite du texte - et je préfère ne pas … -, j'imagine qu'il n'y a - en bon français - qu'un cerisier et un rosier ! Sinon, le " s " à la fin du mot "rose", nous obligerait à ajouter un pied au vers : et ce pied de trop rendrait le vers boiteux. Or le singulier nous renvoie à deux personnages, les deux qui jouent à la marelle, et indique qu'ils compagnonnent, tels un cerisier (rose) et un pommier (blanc). Eh bien cela me dérange. Car je préférerais que le second vers indique… une atmosphère, le temps des cerisiers roses et des pommiers blancs, qui charment les printemps et représentent le temps de l'enfance, celui des cerisiers roses et des pommiers blancs, celui des vergers en fleurs… Il faudrait donc entendre : cerisiers ros'
et pommiers blancs. Et qu'on ne précise pas, dans un texte écrit,
ce qui n'a pas à être précisé. Eloignez-vous,
universitaires plumitifs ! .
Jacques Bertin |
Proposer un texte à la revue Les Orpailleurs