
COLETTE
MAGNY ET MAI 68
par Pierre PROUVEZE
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Non, nous ne partagions pas les
opinions de Colette Magny sur la société. Mais nous la
respections, pour sa sincérité et son intégrité.
C'est pour cela que nous publions sans aucune réserve ci-dessous
le texte de Pierre Prouvèze.
Et nous n'avons pas tellement
apprécié ces grotesques célébrations parisianistes-éditoriales-bien-pensantes
du "quarantenaire" de mai 68, gluantes, spongieuses, bavardes.
Imposées, surtout. Mais, après tout, un colloque sur "mai
68 et la musique", pourquoi pas ? Ca peut être utile…
C'est pour entretenir le souvenir
de Colette, que nous publions (sous la responsabilité de son
auteur*) ce texte, dans l'état exact où nous l'avons reçu,
c'est-à-dire inachevé et parcouru de nombreuses questions.
Quant à nous, nous y ajouterons
cet hommage, que nous écrivîmes
pour l'hebdomadaire Politis, au moment de sa mort.
Jacques Bertin
* Pierre Prouveze est à Marseille : prouveze.pierre@neuf.fr
COLETTE
MAGNY ET MAI 68
Parler
de MAI 68, c'est parler d'une époque révolue certes, mais
de révolte, de rébellion, de révolution, de politique,
d'engagement, de militance. "Cependant certaines des affirmations
qui ont été posées et activées durant cet
événement semblent aujourd'hui réactivables.",
a avancé François NICOLAS dans sa présentation du
colloque Mai 68 et la musique (CNR de Paris, avril 2008).
"On considérait alors qu'il y avait trois Mondes :
"Le monde capitaliste avait pour emblème les Etats-Unis, d'où
l'importance alors du mouvement des Noirs aux USA, selon les trois dimensions
suivantes : Les Blacks Panthers, Le free-jazz, Les sportifs noirs (boxe,
athlétisme…)
"Le monde socialiste avait pour emblème politique émancipateur
la Chine, opposée à la puissance plus ancienne et bien installée
de l'URSS. Pas pour Colette, ce qui la place ailleurs, importance de la
"révolution" à l'intérieur de la révolution,
contre la bureaucratisation des pays socialistes…
"Le Tiers-Monde, dont l'emblème politique était le
Vietnam, engagé alors dans une guerre de libération précisément
contre l'emblème du premier monde (les États-Unis). Ce qui
se passait dans le Tiers-Monde (Vietnam, Cuba, Bolivie…) avait des répercussions
dans les deux autres mondes.
La France, aussi, était très différente. " De
nombreuses usines employaient de nombreux ouvriers, et de nombreuses luttes
ouvrières. [...]
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