(Centre national du patrimoine chanté)

Août 2000
Décembre 2000
Janvier 2001

Préambule

Projet

1- Description du projet

2- Méthode

3- Le rapport avec les autres

4- L'édition discographique

5- L'orchestre du répertoire

6- Le conseil artistique

7- Les Cahiers

8- Le corpus

9- Diffusion

Annexe


 

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Projet pour le répertoire
(Centre national du patrimoine chanté)


 

Annexe

 


Quelques mots empoisonnent la réflexion sur la chanson depuis toujours. Par exemple le mot populaire. Une tentative de définition modeste mais sans démagogie pourrait aider à y voir clair.

Populaire (chanson populaire, art populaire...) L'emploi fréquent de ce mot n'empêche qu'il laisse perplexe. Il est la plupart du temps dépréciatif : un art "populaire" étant, comme par essence, inférieur en qualité.

On sous-entend fréquemment que les formes "populaires" seraient des formes moins élaborées que les formes non-populaires. C'est faux. Certaines formes populaires sont très compliquées, ou sophistiquées, tandis que certains arts élitaires ne le sont pas du tout. L'aspect innovant ne peut non plus être retenu contre le "populaire", car de nombreuses formes populaires sont très innovantes, et les arts d'élite sont souvent non innovants (l'Opéra, par exemple).

Le mot n'a pour nous de sens que relativement au contenu de l'œuvre. Certaines chansons, à cause de leur thème ou du traitement de celui-ci ou parce qu'elles se rattachent trop fortement à l'histoire personnelle ou l'aventure esthétique de l'auteur ne peuvent franchir le cap de ce qu'on pourrait appeler un usage commun. Leur usage s'entoure de précautions qui ne sont pas indispensables pour des chansons "populaires" qui peuvent être adoptées communément et mises sur la place publique indépendamment de l'aventure même de l'auteur.

Mais cela ne signifie pas qu'elles soient moins connues ou moins aimées. De ce fait, ces œuvres requièrent des conditions de recueillement, ou de solitude pour franchir le seuil de l'indifférence. Leur adaptation pour une interprétation en groupe, ou même par un autre artiste que l'auteur lui-même, semblera presque une obscénité. Cela n'enlève rien à leur valeur, ni non plus à celle des chansons qu'on dira "populaires".

Cette définition est flexible. Elle peut permettre d'expliquer que de grands chefs d'œuvre puissent n'être pas "populaires", et qu'à l'inverse des chansons populaires puissent être de grandes chansons. Autrement dit, dans notre projet, le caractère populaire ou non des chansons n'entrera en ligne de compte que pour caractériser l'usage qui en sera fait.